Véritable injonction à la combustion, ARDER-HAVIR tire son origine de deux termes d’Ancien français qui font référence à la brûlure, à l’inflammation, à l'incandescence. Dans l’idée d’une réciprocité entre les œuvres, entre combustion et exaltation, réside le versant d’un projet purificateur. Le langage courant conserve les expressions : « être consumé par la haine », « exploser de joie ». Le feu donc, pour quel horizon esthétique et pour quelle réciprocité mentionnée ci-dessus ?
De fait, la combustion réduit la matière pour se donner à voir. Il n’y a pas de fumée sans feu. Poussière, tu redeviendras poussière. Dans cette courte filiation qui mène de l’image au son, de la rétine au tympan, il s’agit probablement ici de déplacer ce cordonnet sanitaire d’un silence qui place l’art hors de l’état d’écoute, vers un mutisme protecteur et sacralisateur.
Dans la rencontre des travaux de Julien Perez et Elisa Pône, réside un regard qui sera nécessairement celui du tiers, une affinité élective émergeant de leur dialogue.
L'exposition est soutenue par la Fondation des Artistes.