On l’appelle Face de cuillère parce que sa tête est toute ronde, comme lorsqu’on se regarde au dos d’une cuillère. Les autres ne lui ont pas appris à s’aimer et la voient comme une gentille attardée. Elle ne parle pas comme une enfant, car dans son corps d’adolescente, l’enfant et l’adulte déjà cohabitent et s’observent. Dans son corps d’adolescente, le cancer s’est installé, et la mort plane sur l’adulte qu’elle doit devenir. Pourtant, elle a le courage de s’en moquer, de se tenir debout devant nous. Elle raconte sa passion pour Maria Callas, la séparation de ses parents, la rencontre avec le professeur Bernstein… Son récit est un hymne à la vie.
Scénariste du film Billy Elliot et auteur de la pièce La Cuisine d’Elvis, Lee Hall a le talent de jongler avec les ingrédients du mélodrame sans sombrer dans le pathos. Fabrice Melquiot, inventeur d’un théâtre de la jeunesse qui n’a peur de rien, a traduit l’élégante simplicité de l'écriture au détour d’un humour sensible et ingénu. La mise en scène de Laurent Laffargue se joue de l’instantanéité de la photographie pour laisser entrevoir la possibilité que Face de cuillère revienne d’entre les morts nous faire part de son courage, de l’importance de l’instant et du partage. De la vie.
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